14/04/2021
La peinture comme voyage en solitaire - François Aubrun

François Aubrun (1934-2009) a défini son travail dans une phrase essentielle : "L’acte de peindre se passe seul et il ne faut jamais souffrir de solitude si on veut peindre. La peinture n’est pas un métier, c’est un cheminement qui se conduit uniquement dans la solitude." Fidèle à son principe il a peint pendant soixante ans dans son atelier à côté de chez Cézanne, face à la montagne Sainte-Victoire.


Jean-Paul Gavard-Perret
15:41 Publié dans Culture, Genève, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
12/04/2021
Espèces d'espace Philippe Giacobino
"Nouvelles encres" de Philippe Giacobino, Galerie Marianne Brand, Genève, 17 avril au 7 mai 2021.
Philippe Giacobino vit et travaille à Genève. Il a exercé la psychiatrie en conciliant cette pratique avec l'art et en cherchant à développer leur complémentarité. Ses encres sur papier sont inspirées des forêts, des plaines, des montagnes ou des arbres. Ces paysages sont filtrés par son imaginaire pour le porter vers une forme d'abstraction particulière.
L'artiste rappelle la certitude qu'il existe dans l'image comme sous la"peau" de l'inconscient quelque chose que nous ne voyons pas. Nous faisons ici l'expérience d'une sorte d'infini dans cette paradoxale proximité. Nous éprouvons au contact de telles images que sentir est affaire d'espace et de lieu.
Et ici les encres dans leurs vagues laissent toujours en état second ou tiers. Existent par exemple des plans inclinés jusque sur des jardins abstraits. L'artiste agite des images en oscillations, sauts grenus. Tout est volontairement incomplets, bancals en des paysages insolites dont il donne des versions minimalistes. Elles sont autant de trouvailles aussi sournoises que traîtres. Mais il faut les croire, en épouser les sillons, les fractures. Le créateur feint d’aimer le lisse. Mais beaucoup d’accidents surgissent. Pullulation après l’éclipse. Nous percevons l’inattendu, le rarement visible. Il n’y a plus d’arrêts, de répits.

Le regardeur éprouve des courants d'air, leur hantise, leur piège. Leur pendaison aussi. Souvenons nous alors de la fameuse histoire écrite par Pierre Bettencourt : un bourreau installa un homme sur un gibet. Mais le premier trouva la corde trop froide et givrée. Elle coulissait mal. Il dit au condamné de l’attendre puis partit prendre un café avec une amie de passage. Le temps filait et le bourreau ne revenait pas. Lassé, la victime finit par se passer la corde autour du cou et du pied il fit basculer la trappe…

Jean-Paul Gavard-Perret
10:00 Publié dans Genève, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
08/04/2021
Le "Living Theatre" de Gianni Motti


Il fut un temps (1986) où il revendiqua l’explosion de la navette spatiale Challenger. Elle passa même par les agences de presse, auxquelles il envoya la photographie de son visage couvert d’une cagoule noire, tenant la une de La Repubblica titrant sur l’accident mortel. La photographie s’accompagne d’une lettre de revendication, en majuscule, avec une étoile noire cerclée en guise de logo.


De l'artiste : Gianni Motti, Monographie, Presses du Réel et Migros Museum, Zurich, 264 p..
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