11/11/2020
Les profondeurs de champ d'Eliane Gervasoni
Née à Bâle, Eliane Gervasoni vit et travaille à Lausanne. Formée à la gravure en Suisse et au Royaume Uni, l’artiste s’est éloignée progressivement des techniques de gravure traditionnelles pour des travaux plus expérimentaux en s’inspirant des écrits de John Cage sur le Silence, de Louis Kahn pour la lumière et de l’univers de Sol Lewitt pour les structures .
De ses estampes émanent "une architecture du silence, une géométrie de la lumière et une scansion rythmique de subtiles déclinaisons sérielles minimales". La créatrice y poursuit l’exploration de formes géométriques par des lignes dessinées à l’encre blanche sur papier noir. En surgit un trouble étrange par effets de leurre et de déplacement du déplacement.
Les tapis, estampes, dessins sont là pour approfondir la mémoire de la forme en subtiles déclinaisons sérielles où tout joue entre le vide et le plein, le rythme et le silence. Dans sa série "Rugs" le dessin déploie divers jeux de formes en tant que "miroir des émotions" comme le précise l'artiste. Les transposant sur un tapis - parfois doux et ronds, parfois asymétriques - elle piège le regard en donnant à la figuration 2D une impression de volume. Si bien qu'on ne traverse pas un tapis : on l'escalade. Et c'est forcément ludique et jouissif entre autres pour les effets d'optiques et leurs vibrations.
Jean-Paul Gavard-Perret
Eliane Gervasoni, "Dessins et estampes". Estampes contemporaines de la série "Perception of possibilities "et des dessins à l'encre blanche sur papier noir. Chic Cham, Lausanne jusqu'à fin décembre 2020.
10:03 Publié dans Femmes, Images, Suisse, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0)
10/11/2020
Aimée Hoving : l'art du portrait.
D'origine belge Aimée Hoving a étudié à l'ECAL de Lausanne où elle s'est installée avant d'être naturalisée dans sa nouvelle patrie. Elle a participé à plusieurs expositions internationales . Elle a été entre autre lauréate du "Swiss Design Award " et a gagné le "Leenards Foundation Award". Une telle créarice attentive entretient un rapport particulier avec langage visuel dans ses traversées des miroirs
Précise et douée d'un regard particulier, Aimée Hoving est à sa manière une héritière de la peinture hollandaise et espagnole. On pense parfois avec elle aux portraits de Velásquez comme à la lumière d'un Vermeer. Ses travaux possèdent un pouvoir particulier. Car elle est capable de saisir l'immensité d'une vie en un simple cliché. L’axe des vies y oscille dans les choix judicieux de celle qui approche ses sujets avec tendresse.
Dans ce but elle se confronte à ses propres ombres pour porter en elles la lumière. D'où la force alchimique de tels clichés. L'artiste s'attache toujours aux êtres qui ont une histoire à raconter et qu'elle rapporte selon ses propres interprétations. C'est pourquoi elle aime avant tout photographier sa famille et ses amis souvent dans leurs propres lieux de vie.
Jean-Paul Gavard-Perret
11:47 Publié dans Femmes, Images, Suisse, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0)
09/11/2020
Emilie Gafner : parti-pris des lieux
Emilie Gafner, après un diplôme en arts visuels (ECAV, EDHEA) la Suissesse s'est installée à Paris où elle travailla comme assistante mise en scène en cinéma tout en menant un travail artistique en photographie. A travers les années, elle a développé ses projets dans le domaine de l’image. Depuis 2017, elle vit à nouveau en Suisse.
La créatrice possède une manière particulière de consommer la lumière par l'art de l'ensemble et du détail. Et ses éclairements ne sont évidemment pas de l’éclairage. La lumière «physique» est le signe d’une lumière intérieure. C’est inséparable, comme la forme spatiale qui n’est pas forme tout en étant une le demeure. Le regard est saisi par des jaillissements et tensions.
Par les propagations d’atmosphère nous percevons - même par fragments - l'étendue d'un espace. La notion de milieu devient perceptible. S’ensuit un plaisir intérieur d’être dans l’élément spatial. La relation au monde en est métamorphosée . Le regard devient comme l’espace: agent d’unité. Même si les lieux sont souvent rendus à leurs doutes. Ces derniers font partie du projet car ils éveillent le contact.
Jean-Paul Gavard-Perret
09:35 Publié dans Femmes, Images, Suisse, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0)