03/04/2019
Contre-attaques de Catherine Bolle



19:24 Publié dans Femmes, Images, Suisse, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0)
Miles Aldrige : mènagères de moins de 50 ans
Les scénographies glacées et ironiques du photographe anglais Miles Aldrige immobilise la femme au sein d’une quotidien ou de l’exceptionnel sans la moindre sollicitude et sans agressivité. Il y a là une série de sur et sous voltage, dans laquelle en dépit des apparences la femme n'a rien d'une oie blanche.
Elle vaque au sein d'attente vague. Son corps sexy apparaît dans une incarnation aussi proche que distanciée, sévère que drôle. Celles qui n’ont pas de nom se montrent sans se donner. Le tout dans une certaine indifférence. La femme ne semble plus à l’intérieur d’elle-même. Se devine la lumière-nuit d'une sexualité sans doute frustrée. Seuls les yeux s’écarquillent. Reste une étendue continentale structurée en véritables scènes. Quelqu’un parle en elle - non à sa place, ni dedans, ni dehors, ni même en travers - mais entre elle et elle en un vide existentiel.
Miles Aldrige s’invite, se place devant la femme. Elle l’accepte, prend vaguement acte de sa présence. En joue peut-être. Et son photographe saisit ce qui «normalement» ne peut être ni vu, ni pensé d'un astre d’inquiétude. La femme n’est plus l’être animée qui ose parler. Mais sa vision illusoire porte ailleurs que dans le mensonge. La mise en scène compte. Elle abrite celle qui se terre. Un silence résonne en une théâtralisation particulière. Pour l’image la plus nue. Et non l’image de la nudité.
Jean-Paul Gavard-Perret
Miles Aldridge, "Screenprints, Polaroids and Drawings, Christophe Guye Galerie.
09:49 Publié dans Culture, Femmes, Humour, Images | Lien permanent | Commentaires (0)
02/04/2019
Patricia Terrapon Leguizamon : revision des poncifs
Patricia Terrapon Leguizamon, "Préliminaires", Villa Dutoit, Genève, jusqu'au 30 mars 2019.
Il n’y a plus accroc dans la soierie des corps que Patricia Terrapon suggère dans une des cérémonies secrètes qui font la force de son travail pour "Prélimaires" et que souligne avec un érotisme puissant le poème de Barbara Polla.
Et si jadis des ogres tirèrent par les pieds les femmes et voulurent malaxer leur terre pure pour y planter leur tente, il ne s'agit plus pour eux de parader devant la grotte espérée en habit d'officiant. L’artiste et la poétesse remplacent les orgues à prières des mâles dont le latin résonnait comme des gazouillis d’oiseaux par temps d’orage et d’opprobre.
Des ogres l'artiste ne redoute plus le tonnerre. Elle est sortie d'un théâtre masochiste où elle descendait sur la pointe des pieds. Elle surprend les mâles par tout ce qu'elle offre et bravant l’interdit le plus terrible : être un corps jouissant qui n'est plus au service de l'autre mais de soi-même en un partage volcanique où abondance de "biens" ne nuit pas. Au contraire.
Jean-Paul Gavard-Perret
15:52 Publié dans Femmes, Genève, Images, Lettres, Suisse, Vaud | Lien permanent | Commentaires (1)