01/01/2021
Benoit Caudoux : portrait du poète en Alexandre du mat.



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12/12/2020
Les enceintes vitales de Philippe Fretz
Philippe Fretz, "Tours et enceintes II", In media res, n°11, art&fiction, Lausanne, 2020
Philippe Fretz à travers tours et enceintes trouve un moyen de mesurer le temps, un temps qui n’est plus nôtre mais qu’il faut néanmoins habiter. C'est pourquoi - comme le texte de Matthieu Mégevand qui accompagne ce nouveau numéro de "In media res" le rappelle, elles doivent être majestueuses, imposantes et vastes - surtout en un temps bien présent où nous sommes cloitrés par un virus.
C'est une manière de nous aérer dans des surfaces de verdure (jardin, terrain de golf) si bien que - de facto - de telles enceintes ne nous enferment pas : elles nous protègent du dehors. Dans un jeu de couleurs vives et de structures, Philippe Fretz s'emploie afin que la vie revienne selon une épiphanie d'un genre particulier.
Notre nouveau Warburg (par ses planches où se croisent les époques) doublé d'un créateur original qui rapproche d'un Moyen-Age finissant où Dante rôde. L'inexprimable se réinvente par des géométries en plates bandes parfaitement rehaussées pour fomenter des merveilles. Elles élèvent l'affect par leurs érections aussi douces qu'acidulées. Une unité vitale est tracée derrière des murs qui entourent et ouvrent afin que - de l'enceinte hexagonale d'une Jérusalem descendue du ciel - le soleil et l'agneau premier (de "l'innocence immolée") s'enlacent. Et ce, dans une figuration, partant d'un temps qui ignorait la perspective, rapproche de présences subtilement post-modernes.
Jean-Paul Gavard-Perret
15:14 Publié dans Culture, Genève, Images, Suisse, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0)
11/12/2020
Le Tachisme d'André du Besset
André du Besset, "Oeuvres récentes", Galerie Patrick Cramer, Genève, jusqu'au 12 janvier 2021.
Après 2004 André du Besset propose dans ses oeuvres un schéma immuable : deux plans séparés par un "horizon". Il traverse l'espace selon un flottement qui rappelle le travail de Rothko même si chez le créateur la référence au paysage demeure au sein de l'abstraction et entre autres à cause des couleurs. L'artiste utilise la peinture acrylique, la cire, le pastel et le fusain. D'où la densité contenue sur des surfaces agitées de traces ou dotées d'insondables profondeurs.
Les tonalités ramènent le motif sur la frontière, les marges de la représentation pour créer un univers particulier. Les "corps conducteurs" - couleurs et formes avec lesquels du Besset crée - vivent, boivent le support pour s’en emparer. Une crudité lyrique jaillit entre dépossession et reprise. Volumes et coloris abolissent le front des apparences et le remplacent par une vision agitée.
Tout est en acte donc rien n’est figé. La narration plastique ignore la froideur et la rigidité. A sa place : la souplesse et la densité. Une force envahit l’espace. Il faut sans doute un beau courage à l'artiste pour oser un tel travail. Il n'illustre pas une thèse. Il fait mieux : s'y fonde un système poétique particulier. Les éléments épars-joints prouvent qu’un démon ou un ange semble avoir accompli de telles oeuvres. Les deux existeraient donc. Disons que ce qui en existe est ce que le créateur en montre puisque dans son travail il n’existe plus d’arrêts ni de répits.
Jean-Paul Gavard-Perret
12:00 Publié dans Genève, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)