11/01/2021
Solange Kowalewski : l'instantané et l'intemporel
Le travail photographique de Solange Kowalewski est constitué de séquences documentaires qui deviennent des sortes de fictions. En découle une poussée poétique gage d’un imprévisible tout en créant un resserrement du sens. Le tout selon une mécanique qui crée tout un jeu de bascule dans l’esprit et le regard.
Sur une base commune, la plasticienne exprime de qu'elle ressent face aux "paysages" dans ce qui devient possiblement étrange. L'oeuvre met donc en abîme autant l'image que le réel selon des "notules" visuelles » qui pourraient ressembler à celles d’un journal intime mental tissé visant non à recopier du réel mais le réinventer en un ordre d’autonomisation, de suspension, de résistance. Plutôt que de se figer devant l'immuable le plus souvent Solange Kowalewski s'oppose à l'inexorable déni du temps..
En mettant la notion de littéralité au premier plan, de manière certaine mais pas uniquement, la saisie brute du réel, le témoignage concret se transforment. La distance fait partie de ce travail qui se refuse autant à l'auto-représentation qu'à la présence de l'humain. Et si ce royaume reste sans reines ni rois, l'artiste est bien présente là où out est affaire à la fois de proximité et de distance. Et cette double postulation accentue le plaisir l’attention et la surprise.
Jean-Paul Gavard-Perret
https://www.solangekowalewski.com/
14:43 Publié dans Femmes, France, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
Le naturalisme poétique de Perrine Le Querrec



10:28 Publié dans Femmes, Lettres, Résistance, Suisse, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0)
04/01/2021
Nadia Lee Cohen : pourquoi cacher ce qu'on ne saurait voir ?
"Women" - premier livre de la photographe britannique installée à Los Angeles Nadia Lee Cohen - est une iconographie pop hyper-surréaliste où la nudité est centrale. Mais s'y cache une vision émouvante qui échappe au voyeurisme basique là où le silence semble être l'unique liturgie.
Les femmes réunies ici ne résident pas vraiment au sein du monde dans lequel nous vivons, et ne partagent pas ses normes "politiques" ou les valeurs de la beauté. La nudité commune à toutes les images est reprise pour montrer que son niveau n'est pas absolu mais est déterminé par ce que l’individu pense être personnellement le déshabillé.
Les femmes montrées dans ce livre remarquable ne sont pas faibles. Elles se sentent autonomes en conséquence autonomisent le regard. Preuve que la nudité possède d'autres ingrédients que la culture des fantasmes. Elle peut devenir une revendication féministe. Particulière certes mais féministe tout de même.
Jean-Paul Gavard-Perret
Nadia Lee Cohen, "Women", Préface d’Ellen von Unwerth, Vogue, 216 p., 2021.
16:03 Publié dans Femmes, Fiction, Images, Monde | Lien permanent | Commentaires (0)