07/01/2021
Denis Piel : avec une pognée de terre
Denis Piel occupe une place à part dans la photographie. Né a Brisbane en Australie, il migre dans un petit studio à Londres en 1966 avant de s’installer enfin à New York où il devient l’un des photographes de mode les plus demandés des années 70 et 80. Dans son dernier livre, le photographe prouve comment pour comprendre le monde il faut rejoindre la femme. Se retrouvent ici leur solitude nécessaire, leur longue respiration où l'esprit se rassemble à travers leur corps.


10:08 Publié dans Culture, Images, Monde | Lien permanent | Commentaires (0)
04/01/2021
Nadia Lee Cohen : pourquoi cacher ce qu'on ne saurait voir ?
"Women" - premier livre de la photographe britannique installée à Los Angeles Nadia Lee Cohen - est une iconographie pop hyper-surréaliste où la nudité est centrale. Mais s'y cache une vision émouvante qui échappe au voyeurisme basique là où le silence semble être l'unique liturgie.
Les femmes réunies ici ne résident pas vraiment au sein du monde dans lequel nous vivons, et ne partagent pas ses normes "politiques" ou les valeurs de la beauté. La nudité commune à toutes les images est reprise pour montrer que son niveau n'est pas absolu mais est déterminé par ce que l’individu pense être personnellement le déshabillé.
Les femmes montrées dans ce livre remarquable ne sont pas faibles. Elles se sentent autonomes en conséquence autonomisent le regard. Preuve que la nudité possède d'autres ingrédients que la culture des fantasmes. Elle peut devenir une revendication féministe. Particulière certes mais féministe tout de même.
Jean-Paul Gavard-Perret
Nadia Lee Cohen, "Women", Préface d’Ellen von Unwerth, Vogue, 216 p., 2021.
16:03 Publié dans Femmes, Fiction, Images, Monde | Lien permanent | Commentaires (0)
15/12/2020
Chris von Wangenheim : Répulsion et vertige
Pour la création de son esthétique, Chris von Wangenheim noue glamour extrême et de violence en jouant sur deux tendances : le «Film Noir» au cinéma et le «Sublime» dans l’Art. Les femmes y sont fatales, classieuses. Mais existent l'opposition et le décalage entre l’élégance et la décadence de la société privilégiée sous forme d'un sado-masochisme implicite.
Le photographe scénarise, à l'aide de ses images de violence animale ou autres, des peurs et des désirs les plus profonds de la société. Ses prises provoquent toujours un choc entre songe et réalité dans un mixage de crainte et de vénération. Et la photographie de mode - médium apparemment lisse - est soudain comme vérolée par des questions de la violence, de la sexualité et du voyeurisme,
Répulsion et vertige du plaisir sont créés par des photographies de haute couture qui traduisent de manière symbolique l'atmosphère des années 70 et 80 jusqu'à la mort tragique du photographe. Il a toujours su casser l'élan du désir par la présence de la violence. Elle reste pour lui le destin des êtres et de la société.
Jean-Paul Gavard-Perrett
Chris von Wangenheim "Glamour and Danger", The Select Gallery, New-York décembre 2020
10:10 Publié dans Culture, Images, Monde | Lien permanent | Commentaires (0)