04/01/2021
Nadia Lee Cohen : pourquoi cacher ce qu'on ne saurait voir ?
"Women" - premier livre de la photographe britannique installée à Los Angeles Nadia Lee Cohen - est une iconographie pop hyper-surréaliste où la nudité est centrale. Mais s'y cache une vision émouvante qui échappe au voyeurisme basique là où le silence semble être l'unique liturgie.
Les femmes réunies ici ne résident pas vraiment au sein du monde dans lequel nous vivons, et ne partagent pas ses normes "politiques" ou les valeurs de la beauté. La nudité commune à toutes les images est reprise pour montrer que son niveau n'est pas absolu mais est déterminé par ce que l’individu pense être personnellement le déshabillé.
Les femmes montrées dans ce livre remarquable ne sont pas faibles. Elles se sentent autonomes en conséquence autonomisent le regard. Preuve que la nudité possède d'autres ingrédients que la culture des fantasmes. Elle peut devenir une revendication féministe. Particulière certes mais féministe tout de même.
Jean-Paul Gavard-Perret
Nadia Lee Cohen, "Women", Préface d’Ellen von Unwerth, Vogue, 216 p., 2021.
16:03 Publié dans Femmes, Fiction, Images, Monde | Lien permanent | Commentaires (0)
03/01/2021
Natasha Krenbol : l'être et l'étant
Pour Natasha Krenbol l’art est le moyen de participer à la vie des êtres, des animaux, du monde. Selon une vision primitiviste elle nous rapproche d'un monde premier. Aux fioritures du réel l'artiste préfère des schèmes fondamentaux. Et ce, de manière instinctive, presque brutale par réaction à l'homogénéisation. Ici les corps restent en futaies et se libèrent des troupeaux.
Liée à un esprit de liberté multiculturelle, qui est une caractéristique de son oeuvre, l’artiste crée des présences humaines ou animales qui semblent se détacher du monde. Chaque toile devient à ce titre rupestre. Ce qui permet à Natasha Krenbol de promettre des présences moins banales que celles que nous connaissons. Bardes, chats etc. possèdent un air de vérité construit dans un monde presque symbolique avec des éléments naturels.
Existent donc des êtres en suspension dans le temps à mi-chemin entre l'être et l'étant. L'artiste affûte les formes qui n'ont besoin ni du chaos ni de l'ordre. La plasticienne rétrécit le paysage pour mieux nous prendre par surprises à travers ses ombres envoûtantes. Elles poussent les corps à portée de l'abîme tout en leur insufflant un souffle de matière et peut être un sens plus légitime.
Jean-Paul Gavard-Perret
Voir le site de l'artiste.
14:35 Publié dans Culture, Femmes, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
Les unes et les autres ou le furtif et le fuyant - Axakadam



Jean-Paul Gavard-Perret
09:33 Publié dans Culture, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)