03/01/2021
Natasha Krenbol : l'être et l'étant
Pour Natasha Krenbol l’art est le moyen de participer à la vie des êtres, des animaux, du monde. Selon une vision primitiviste elle nous rapproche d'un monde premier. Aux fioritures du réel l'artiste préfère des schèmes fondamentaux. Et ce, de manière instinctive, presque brutale par réaction à l'homogénéisation. Ici les corps restent en futaies et se libèrent des troupeaux.
Liée à un esprit de liberté multiculturelle, qui est une caractéristique de son oeuvre, l’artiste crée des présences humaines ou animales qui semblent se détacher du monde. Chaque toile devient à ce titre rupestre. Ce qui permet à Natasha Krenbol de promettre des présences moins banales que celles que nous connaissons. Bardes, chats etc. possèdent un air de vérité construit dans un monde presque symbolique avec des éléments naturels.
Existent donc des êtres en suspension dans le temps à mi-chemin entre l'être et l'étant. L'artiste affûte les formes qui n'ont besoin ni du chaos ni de l'ordre. La plasticienne rétrécit le paysage pour mieux nous prendre par surprises à travers ses ombres envoûtantes. Elles poussent les corps à portée de l'abîme tout en leur insufflant un souffle de matière et peut être un sens plus légitime.
Jean-Paul Gavard-Perret
Voir le site de l'artiste.
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29/12/2020
Jacquie Barral : la diablesse est dans les détails
Grâce à Jacquie Barral les farces animalières d'Eric Chevillard et les pensées spéculatives de Pierre Bergougnioux se révèlent par le biais d’une ponctuation esthétique d'un ordre caché du monde que les mots n’ont pas réussi à épuiser. Repoussant l’ordonnancement classique des images, la plasticienne vestale chevauche bien des césures pour éluder ce qui reste empreint des mesures du logos


09:42 Publié dans Culture, Femmes, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
28/12/2020
Les arbres de vie de Yehudit Sasportas
Tenter de s'approcher de l'œuvre de Yehudit Sasportas revient à glisser dans les images faussement naïves et premières où remonte une histoire faite de failles mais aussi de présence obstinée. Une telle figuration fait deviner l'annonce d’un éden toujours possible : elle désigne et dessine néanmoins l'écart qui nous en sépare. L'arbre devient la sentinelle des songes ; il engage à la course folle du lièvre et de la tortue. Quelque chose nous dépasse à l'épreuve du temps.


Yehudit Sasportas, "Liquid Desert", Sommer Gallery, Tel-Aviv
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