03/01/2021
Natasha Krenbol : l'être et l'étant
Pour Natasha Krenbol l’art est le moyen de participer à la vie des êtres, des animaux, du monde. Selon une vision primitiviste elle nous rapproche d'un monde premier. Aux fioritures du réel l'artiste préfère des schèmes fondamentaux. Et ce, de manière instinctive, presque brutale par réaction à l'homogénéisation. Ici les corps restent en futaies et se libèrent des troupeaux.
Liée à un esprit de liberté multiculturelle, qui est une caractéristique de son oeuvre, l’artiste crée des présences humaines ou animales qui semblent se détacher du monde. Chaque toile devient à ce titre rupestre. Ce qui permet à Natasha Krenbol de promettre des présences moins banales que celles que nous connaissons. Bardes, chats etc. possèdent un air de vérité construit dans un monde presque symbolique avec des éléments naturels.
Existent donc des êtres en suspension dans le temps à mi-chemin entre l'être et l'étant. L'artiste affûte les formes qui n'ont besoin ni du chaos ni de l'ordre. La plasticienne rétrécit le paysage pour mieux nous prendre par surprises à travers ses ombres envoûtantes. Elles poussent les corps à portée de l'abîme tout en leur insufflant un souffle de matière et peut être un sens plus légitime.
Jean-Paul Gavard-Perret
Voir le site de l'artiste.
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Les unes et les autres ou le furtif et le fuyant - Axakadam



Jean-Paul Gavard-Perret
09:33 Publié dans Culture, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
02/01/2021
Olivier Cadiot : c'est grave docteur ?
Ce roman est un conte ou une fable. La rudesse des vies y est romancée dans une expérience radicale et excentrique. Elle est traversée de mouvements divers pour composer de nouveaux accords avec le désir des personnages, leur angoisse, leur sensation d’un monde vivant et réel.
Bien des questions sont évoquées : le rapport littérature, science, arts, philosophie. Surgissent aussi des articulations entre trois crises subjectives, l’effort de leur résolution et l’impact qu’elles rêvent - envers et contre tout -de réaliser en un lieu de forclusion.
Des trois personnages, deux trouveront la clé. Quant au troisième - le narrateur - son histoire se mêlera à celle de l'auteur en ce qui finit sous l'aspect d'un roman autobiographique. Il est à la limite d'où toute compréhension se décompose. La nature de la jouissance sidérée que ces trois histoires provoquent reste donc subtilement équivoque. Et c'est là toute la puissance d'une telle fiction.
Jean-Paul Gavard-Perret
Olivier Cadiot, "Médecine générale", P.O.L éditeur, Paris, janvier 2021, 400 p., 21 E..
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