« James Nachtwey et le pouvoir de l'information | Page d'accueil
| Les roses de personne de Tatsuo Suzuki »
23/05/2022
Ligne et amant
Jupe disparue n'entoure plus les deux colonnes du vertige. Mains glissent en charnelle constellation pour tisser l'instant de l'apparition et l'écume en motrices marées. Infinies anamorphoses, fouilles en strates. Le corps tourne entre ombre et lumière. Quelles géométries pour les nommer ? Balancement. Berceuse. Une main au cœur de l'oreille. Se tiennent les êtres au centre d'un tournoiement. Une offrande, une empreinte, un secret. Spasme, plongée. Là se tiennent à la commissure de leurs différentes lèvres. Oublier les mots dans la chambre où de secrètes averses se dévoilent. Au besoin la caresse peut pousser au rire pour peu que l'entente soit complète. Peau dépliée à l'orée du désir lie l'annonciation à l'abandon. Sous le lien d'impudiques taches. S'en suent les bouches en spectrales salives. Aux lèvres l'indicible. Ciselures fines de l'en-dedans. Dans les sourcils de l'antre la subversion de gestes tendres se lancent jusqu'à l'épuisement. Tirer la fragile puissance de l'éclosion. Torsion de l'alphabet des sens. N'en restent que les oripeaux. Démesurée l'empreinte des nudités. N'existent plus de mots, juste leur margelle. Ils savent pourtant, en-dedans, le long du lent tenant hors la loi du temps.
Jean-Paul Gavard-Perret
Photo de Karine Chavas
Les commentaires sont fermés.