Aube dans les artères lorsque l'amante au lotus sanglant, la déesse du crépuscule devient Magdeleine la sainte nue. En deçà de son enveloppe charnelle elle offre sa lumière intérieure et la vision aux aveugles. Existe alors la combustion secrète de la floralité. A nous la contemplation. Il suffit de se plonger littéralement dans l'image qui devient le support de visions, sensations et méditation. Bienheureux alors celui que l'histoire oublie. Loin de l’agitation du monde, il se métamorphose en narrateur prêt à rester des heures, des jours et finalement des années devant ce miroir intérieur qui offre constamment un envol à sa propre immobilité et son indifférence aux choses et aux passions humaines. Cette emprise est autant charnelle que métaphysique. Elle n’est pas sans évoquer les récits de Beckett. Chacun peut se perdre même le dimanche en une telle aventure qui ouvre à la poésie. Le soupçon de l’utopie est partout dans une telle consumation. Il ne faut cependant pas confondre cendre et ombre. Mais qui sait ? La nuit de l'amour n’est-elle pas, à la fois, prélude et terme de l’incendie ?
Jean-Paul Gavard-Perret
Peinture de Claudia Brutus
Commentaires
Merci pour la lumière des Mots !
Écrit par : BRUTUS | 31/03/2022
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