Même si le virus qui saisit le monde de l'aventureux est autrement plus acerbe que le Covid. Le poète déplace les lignes de fuite en une succession de moments entre dérision et déraison. Se conjuguent entre les vivants et les morts, bien des légendes. Elles roulent leurs chimères dans les aiguillages de l’insomnie.
Le burlesque est le meilleur contre-poison à cette épopée fantasmagorique où l'amour lui-même qui n'est pourtant pas traité à la va vite peut être parfois renvoyé à une plaisanterie de derrière bien des fagots. Le tout au nom du Père qui n'est hélas plus aux cieux mais continue à embrigader le marmot marmottant en un jeu de dédoublement où le monde disparu métamorphose le vivant. Mais la langue de Krebs trouent toujours fantasmes et réalité d'un délice pervers.
Sur les îles les plus éloignées, les mots se chuchotent dans l’écume de leur plage. Le lecteur entend les accords dans le chant des sirènes, il écoute gémir les grands voiliers et les radeaux qui craquent entre gorgones ou succubes. Elles volent le trident de Neptune et les cordes au possible. En leurs improbables vies et contre-vies les personnages agissent en divers mensonges. Ils sont indus et impurs, insolubles et ignés là où quelquefois le mal et le mâle agissent sans l'avoir voulu pour disjoindre les causes de leurs effets.
Jean-Paul Gavard-Perret
Bruno Krebs, "Styx", coll. "Littérature", L'Atelier Contemporain, Strasbourg, 2021, 296 p., 20 E..
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