Cornelia Parker, "Being and Un-being", Wilde, Bâle, septembre-octobre 2021
La machinerie désirante de l’art joue d'étranges parties avec Cornelia Parker. Elle ne cesse de transformer la matière afin de la sublimer même par écrasement comme dans ses pièces d'argenterie en suspension afin de provoquer une élévation particulière.
Usant au besoin de poison et contre poison ou de balles comme matière première tout devient néanmoins beau et léger. Le voyeur est rendu à ses vertiges face à de telles équivoques. Elles ne sont pas pour alimenter son fantasme. Car l'artiste possède d'autres objectifs. Si bien que la rage et le venin ouvrent à des spectacles ni équivoques ou dérisoires.
Chaque fois une beauté précieuse est au rendez-vous. Ne s’y trousse pas du passé : un saut dans l’inconnu se produit. Soudain le dessin ou le montage oblige à un regard autre, oblique. L'artiste accepte de nous engager dans les impasses nécessaires loin des poses et des illusions d’une proximité trop vite atteinte par la perfection de tels paradoxaux accomplissements.
Jean-Paul Gavard-Perret
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