29/04/2021
Les potentiels narratifs de Lyz Parayzo
Lyz Parayzo, "Porno chic", galerie Espace_L, Genève, jusqu'au 2021.
Le titre de l'exposition est issu du nom d'un livre de contes érotiques de l'écrivain brésilienne Hilda Hilst. Dans l’un de ceux-ci ("Le carnet de roses de Lory Lamby") l'artiste a découvert une atmosphère singulière qu’elle recrée au sein de son exposition où elle génère des pulsations de désir et de violence, d’attraction et d’autodéfense mais selon des narrations très particulières.
L'exposition rassemble des œuvres de différents moments de sa carrière. Dont deux photographies de sa série censurée lors d'une présentation antérieure "Secagem Rápida", une vidéo ("Papai está descansando) créée à partir de ses lectures du livre "Manifeste Contra-sexuel" du philosophe Paul Preciado) et des sculptures en aluminium issues des séries Bixinhas, Móbiles et PopCretinhos selon des détournements des productions du courant néo-concrétiste brésilien (Lygia Clark).
Par ces différentes approches (installation vidéo, sérigraphie, sculpture, photographie), l'artiste renouvelle sa lecture critique des traditions modernistes et ce, dans une vision plus narrative et biographique, les questions de genre et de politiques identitaires. Une telle aventure visuelle est spectaculaire et détourne de toute modernité de façade.
Jean-Paul Gavard-Perret
15:20 Publié dans Culture, Femmes, Genève, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
Odyssée de l'espace : "Comment quitter la terre?"



10:16 Publié dans Culture, Genève, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
Carbonara - Philippe Favier
Philippe Favier, "Carbones", Wilde, Genève, du 6 mai au 26 juin 2021.
Cette exposition fait suite à celle chez Bernard Chauveau de Paris où Philippe Favier présenta en 2019 un ensemble de dessins inédits réalisés au papier carbone. Cette série marque un tournant important dans sa pratique avec un retour à la ligne et au dessin.
L'ensemble permet à l’artiste une remise à plat de son style et de sa pratique afin de créer des formes épurées. Le papier carbone permet – plus que tout autre procédé - de travailler en aveugle, de dessiner sans savoir ce qui est produit. Seul le poids de la main, son geste laconique ou ample proposent des dérives que l’artiste doit intégrer en jouant avec à la fois pour mieux réapprendre son art tout en se laissant surprendre par ce qui advient.
Chaque intervention, chaque "épreuve" deviennent à la fois une aventure et une reprise en main non seulement du travail de l'artiste mais de lui-même. Par exemple "La ligne d’horizon de 315 Route de Peyrus" réalisée au carbone fut tirée à 8 exemplaires sur un papier Canson 310 g est augmentée par la suite sur chaque exemplaire de dessins ou de fils. Cela constitue une suite d'interventions uniques de l’artiste sur l’endroit même d’un travail en occultation. Par un tel processus iconographique loin de toute rhétorique les oeuvres deviennent de surprenantes "épiphanies" noires. Elles visent à casser les schèmes de la perception et non à satisfaire une quelconque satisfaction pulsionnelle. Et ce pour la gestation d'un trouble austère et fascinant.
Jean-Paul Gavard-Perret
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