De plus en plus, Anne Slacik cherche des dominantes du temps et de l’espace qui résonnent en elle. Sa peinture les absorbe pour les restituer au moment où le monde de la peinture tombe dans le virtuel en transformant le réel en ersatz.
L’artiste retrouve et cherche à comprendre les visions globalisantes en adaptant des « climatologies » oubliées par les courants qu'elle instaure. Contre les myopies elle impose sa cosmogonie très particulière. Pas de grandes envolées mais une fouille où, dans une forme de flou, rien ne se confond. Existent des fusions improbables. En naît une pensée par des images qui remontent aux aubes de l’émotion première selon un magnétisme particulier.
Affirmant qu’une démarche plastique authentique se refuse à l’arbitraire, l'artiste ne fait nullement référence à la quête de l’image « juste » (ou réaliste) ou à l'inverse à juste une image. Mais il s'agit de l’interroger en ses différentes significations et sa qualité plastique. Cela procède du constat de l’irréductibilité de l’image ou du livre à la seule fonction d’expression, de communication qu’on lui attribue.
jean-paul gavard-perret
Anne Slacik, "La Bohème est au bord de la mer - peintures et livres peints", Archipel Butor, du 10 octobre 2020 au 15 mai 2021. Lucinges.
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