Caroline Smyrliadis et Sébastien Brideau, "Spectral", Lausanne.
Avec leurs mises en scène descriptives, décalées et poétiques, Caroline Smyrliadis et Sébastien Brideau font moutonner le monde de personnages mais aussi d'objets qu'ils ont pour but de promouvoir. S'agrandissent parfois des interstices entre des parois creusées d'alvéoles. De cette forêt des sens s'éveillent des objets. Mais tout se tient. Le visible vise un certain art de vivre selon différents axes.
Adeptes de gageures figurales les deux créateurs animent des carrelages d'images. Ils obligent à accepter de franchir une limite en créant le saut vers ce qui échappera toujours au cerclage de la raison. En joignant l'abstrait et le concret ils ne se contentent pas de l’exploitation anecdotique des matériaux. Leur écriture plastique redouble l’histoire des apparences par des inventions formelles saisissantes.
Par le montage des pièces, des hypothèses abondent en divers types d'émulsions pour discerner des détails selon une géologie et une généalogie de traces et des signes par éclairages du trou noir des choses pour des panoramas d'étoiles, des ombres projetées et des pics de volupté au moment où les objets retrouvent une âme et les êtres un coeur. Le tout en diverses surfaces de réparation qui s'abstraient parfois d'un unique cadrage.
Jean-Paul Gavard-Perret
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