27/12/2020
Jean de Breyne : les cris de l'écrit
Dans ces photographies de graffiti un grand défoulement fonctionne parfois même vers des excès linguistiques mélodramatiques dont une certaine anthropophagie fait partie. Les éléments phrastiques grouillent et s'inversent : il suffit de prendre une poule et de dévisser une ampoule pour remplacer la seconde par la première et c'est ainsi que les graffiteurs font leur show moins ludique qu'il n'y paraît.
Ceux qui sont sans paroles la retrouvent et au besoin la tordent dans la célébration d'un souffle qui sort de poumons à la "sauce goudron". La chair et ses émotions sont cul par dessus tête dans de tels mots de rue. Aucun dogme du réel ne peut plus tenir la route et ça beugle de partout.

Jean-Paul Gavard-Perret.
Jean de Breyne, "Phrases de la rue", Photographies, préface de Michèle Aquien, L'Ollave, 128 p., 2020.
14:37 Publié dans Culture, Jeux de mots, Lettres | Lien permanent | Commentaires (0)
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