12/08/2020
Monika Herceg en route ou les sarments de résistance
Face au carcan de la guerre, la mort et l'exil, Monika Herceg fait monter son écriture pour éventrer le vide peuplés d'abcès morbides. Elle invente des angles aigus pour en venir à bout. Face à tout ce qui "l'obstacle", elle redevient sujet sans s'arrimer à ses blessures ou aux superstitions.
Sa tête (bien faite) n'est pas un bilboquet qui perd sa boule même si elle connut dans son enfance les spasmes de la peur au fond de ses entrailles. La présence du deuil est là, mais l'auteure ne pleure pas, elle s'acharne, refuse les agonies du passé.
La poésie devient un mouvement entre imaginaire et réalité. L'auteure y introduit la poussière de lucioles pour parcourir la houle des veines et briser les lignes de vie qui ne sont que de mort. Le texte devient une conquête face aux mixtures des noirceurs d'une époque qui - sous une autre forme - peut revenir encore.
Jean-Paul Gavard-Perret
Monika Herceg, "Ciel sous tension", traduit du croate par Martina Kramer, L'Ollave, 2019, 82 pages, 15€..
11:16 Publié dans Femmes, Lettres, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0)
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