04/05/2020
Sylvie Léget et les épaisseurs de la solitude - Exile on main streets
Saisir est difficile : la photographie réclame une attention, un abandon et une intelligence secrète. Sylvie Léget les possède : chacune de ses œuvres "frappe" juste, va à l’essentiel en un point d’équilibre que l’artiste sait toujours atteindre. Son travail demeure pourtant encore trop méconnu. Or, ses images font jaillir des lieux de silence où tout se fragmente et (parfois^) se reconstruit.
Basée à Genève Sylvie Léget fait de son art un document sur la société saisie autant dans des prises de rues que dans des intérieurs. Elle capte des moments de maternité et ceux des solitudes inhérentes aux grandes cités. Les situations sociales de celles qui doivent lutter sans que la société ne les remarque ou s'en soucie sont donc mises à nu.
La photographe multiplie un regard nécessaire par la vision des plus lonesome cow-girls du monde moderne. Elle repère des brèches qui permettent d'entrer dans leur intimité. La Genevoise reste poreuse aux êtres vulnérables dans leurs exils "on main street" puis dans les asiles ou reprendre espoir. De telles photos sont pertubantes par leur force et leur conscience civile. Chaque cliché conduit en bordure des ravins de l'urbain.
Jean-Paul Gavard-Perret
08:48 Publié dans Femmes, Genève, Images, Résistance, Société - People, Suisse, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0)
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