09/12/2019
Elinor Carucci et le passage du temps
La "Fifty One Too Gallery" présente les photographies de la quatrième monographie d'Elinor Carucci : "Midlife". Ce travail est aussi brutal et fractal. Bien des fêlures s'y dessinent. L'artiste inscrit la vision de la femme de quarante ans qu'elle est devenue. Toutes les photos sont faites pour créer un malaise, un inconfort. Existe aucune joie et presque aucune espérance notoire dans une telle approche.
Emerge un laps de vie difficile qui paradoxalement sublime l'approche de la photographe. Ses prises sont autant des sortes de dépositions que des contes où Elinor Carucci scénarise juste ce qu'il faut des scènes symboliques. Elles traduisent le passage du temps à travers diverses générations là où la beauté juvénile elle-même est révisée.
Apparaissent un malaise, un mécontentement subis par la créatrice mise à la rude épreuve du temps et de ses ravages. Ils deviennent l'objet d'une expérience là où Elinor Carucci voudrait retenir le nectar mais rien n'y fait. Les sourires demeurent absents. Les êtres - seuls ou frottés les uns aux autres - s'imbibent d'une substance obscure. La photographe voudrait insuffler une certaine douceur. Mais son langage en reste démuni : pas question de se méprendre sur le passage du temps.
Jean-Paul Gavard-Perret
Elinor Carucci, "Midlife", The Monacelli Press et Fifty One Too Gallery, Anvers du 7 décembre 2019 au 1er février 2020
11:40 Publié dans Culture, Femmes, Images | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Ces photos sont magnifiques !
Et même si le sourire est absent , les visages dégagent une gravité touchante qui les rend beaux !
Écrit par : Carreira | 09/12/2019
Les commentaires sont fermés.