08/12/2019
Martine Warner : atmosphère, atmosphère
Il faut se méfier des photographies de Martine Warner. Elles semblent presque sages - au moins dans ses portraits. Mais dès que la photographe détaille le corps féminin, les données changent et montent des vagues. Spectateurs et spectratrices ne demandent pas mieux. Chacun(e) semble crier : "Moteur !". Alors qu'à cela ne tienne...
C'est comme si tout se transformait en un film. Pas n'importe quel film. Un désir de film de solitude mais aussi de chair que l'artiste transforme en parfaite sororité tant elle est attentive à ce que sont des femmes. Nous sentons-nous invités ? On veut le croire. Le temps du film. Un temps non pulsé pour qu'il s'étire. Un temps à la Duras et comme dans le courant d’un étrange fleuve sinon Amour du moins Désir sauf bien sûr pour celles et ceux peu réceptifs aux charmes des dessous chics et des nudités promises.
Bref il y a là des films fixes avec des seins animés et des jambes longues comme des jours sans pain. Il a là des films muets mais dont leur cinéma parle. D’où ce murmure qui se fait jour à travers les images. Preuve que la photographie ne montre pas mais fait mieux : elle apprend à voir. Celles qui apparemment n’ont pas d’affect en en possèdent peut-être trop, ne pouvant résister, se cambrent, se cachent. Mais pas totalement.. Et leurs pique-assiettes n'ont aucune envie de filer à l'anglaise.
Jean-Paul Gavard-Perret
17:51 Publié dans Femmes, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Merci beaucoup de ce bel hommage.
Oui, la photographie nous apprend à voir la vie, et en fait qui nous sommes vraiment.
Martine
Écrit par : Martine Warner | 08/12/2019
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