17/09/2019
Josephine Sacabo et les guérisseuses
Artiste engagée Josephine Sacabo sait aussi se laisser aller vers des visions poétiques en rien amères. Le corps de la femme (et parfois des fleurs) devient la source d'une vision sophistiquée et délicieusement surannée là où l'éclairage en demi teinte crée une lumière enveloppante. Elle mène vers une profondeur qui semble rester close et irreprésentable. Pourtant il y a le miracle des prises qui l'ouvre jusqu'à la chair dans ce qui tient d'une chambre des illusions du voyeur puisque l'intimité du secret est préservée.
La photographe crée sa propre «Recherche du temps perdu». Surgit la promesse d'un autre horizon à la fois plastique et existentiel. Les images offrent un temps pour la mémoire un autre pour la réflexion. C'est pourquoi ici l’image ne se vide jamais de sa substance et permet de ranimer celles qui sont réduites à l’état de fantômes
Chaque photo est moins un faire part qu’un faire corps au sein d’une révolte contre l’oubli et l'incompréhension. La photographe exhume un petit traité de sagesse et de beauté presque hors temps sans ostentation et de manière elliptique. Chaque épreuve trouble le regard par une sorte de minimalisme où des délices suaves surgissent d'étranges fleurs nées d’une source d’inspiration ici discrètement militante. C’est une manière de lutter contre le temps et de forcer l’imagination du spectateur à imaginer autrement voire "mieux".
Jean-Paul Gavard-Perret
Josephine Sacabo, "Moments of beings, A Gallery for Fine Arts", La Nouvelle Orleans, Chartes St., du 3 octobre 2019 au 4 jenvier 2020, "Structures of reverie", Luna Press, 2019, 60 p..
10:05 Publié dans Culture, Femmes, Images | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Superbe !
Écrit par : Carreira | 17/09/2019
A-t-on des nouvelles de Calu Schwab ?
Écrit par : rabbit | 18/09/2019
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