15/08/2019
Christine Boillat : combats en forêts nocturnes des morts vivants.
Les fusains sur papier de Christine Boillat permettent d'entrer dans un monde baudelairien "étrange et pénétrant" et des histoires mystérieuse en de sombres clairières. La lausannoise ancienne élève de HEAD de Genève a reçu de nombreux prix pour ses installations oniriques qui transforment le monde au milieu des ordres de l'image et de l'esprit.
Semblent surgir des fêtes là où parfois un cirque se plante. Mais rien ne flamboie ouvertement. Dans ses dessins comme dans ses installations tout est offert par halos de lumière. Ils contredisent l'aspect festif de ces carnavals. S'y découvrent moins des barbes à papa que de petits cadavres animaliers au milieu d'une nature en décomposition et dans une noria de moustiques.
Le rêve pourrait donc tourner au cauchemar par des ruptures et disqualifications des logiques mais aussi l'extirpation difficile des retranchements primitifs. Néanmoins demeure le charme de montages où rien n'est caché des mouvements de vie mais aussi de mort. Celle qui fut une des premières à animer "L'espace Kugler" de Genève réalise un univers grouillant et organique où tout devient le symbole d'une vie plus complexe de celle que l'art donne souvent en partage. Ici de froides agitations créent des ruptures entre glaciations et feux terrestres. Et nous voici soudain, par le dehors, entrant dans les cavernes de l'être.
Jean-Paul Gavard-Perret
Galerie Laleh June, Bâle, 2019.
08:22 Publié dans Femmes, Images, Sports, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0)
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