04/04/2019
Yves Hänggi : épilogues

Le dessin devient une suite de zébrures souvent mordantes et toujours décalées. Se distingent des monstres ou des grands damnés là où le noir inscrit des cicatrices de la foudre. La tension semble parfois irrespirable, parfois légèrement plus aérée. Le regard ne cesse de monter de descendre, de piétiner.
Ce qui se déplie canarde dans le noir. Celui-ci reste l'inverse de l'ombre. Les contours permettent de voir ce qui se passe dans les interstices où tout lâche. Les formes deviennent des insectes dont l'artiste anime des conduites forcées en saccades, mouvements, imbrications, intrigues sur la "soie" du support. Hänggi se moque des lois du dessin. Celui-ci devient hors limites. Contre l'étouffement. Pour le retourner de dedans. Et voir ce qui en tombe, chuinte ou se retient. "Bon appétit Messieurs" comme disait Ruy Blas.
Jean-Paul Gavard-Perret
Yves Hänggi, La Sonette, Lausanne, avrl 2019.
08:47 Publié dans Images, Suisse, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0)
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