16/01/2019
Résurrections : Jean Baptiste Née
Jean-Baptiste Née, "Derrière la brume", Galerie Ligne Treize, Carouge-Genève, du 12 janvier au 15 février 2019.
Le temps passe mais - sur les montagnes - l'ombre reste le berceau de la vie. Ou plutôt son écrin. C'est pourquoi si J-B Née ne dissipe pas les brumes il montre ou suggère ce qui s'y fomente et se cache derrière. Chaque gouache sur papier propose un souffle indéfinissable. Il diffère le réel afin d'inscrire une légende. Elle emporte.
En absence de jour le paysage n'est pas pour autant orphelin. Il neige de noir dans la crevasse des souvenirs. L'oeuvre devient une suite de flocons sombres. Ils demeurent inconsistants car une lumière sourde y rayonne. Quand la nuit tombe, J-B Née la troue : elle est repoussée par vagues. D'un côté l'artiste contemple le ciel, de l'autre il scrute la terre. Nous sommes soumis à des glissements progressifs. Il n'existe pas d'arrêt. Juste l'attente. L'interminable attente : bordures et nudité.
Chaque image compose un éparpillement des brumes. Peu peu le paysage entre dans le regard. Preuve que l'absolue lumière cache l'essentiel. S'infuse la séparation entre les paysages tels qu'ils sont et tels qu'ils deviennent dans cette proposition de voyance. Le mensonge des apparences fond avant que la lumière diffuse une image trop nette qui ferait oublier des mystères et des secrets d'abîmes et de cimes.
Jean-Paul Gavard-Perret
10:25 Publié dans Culture, Genève, Images, Nature, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.