27/11/2018
Harley Weir : l'envers et l'endroit
Répondant à l'injonction de la nouvelle collection "voyageuse" de Louis Vuitton, Harley Weir propose une vision personelle de l'Iran. Tout s'y joue entre le visible et le caché. Plutôt qu'une énième dissertation logomachique sur la religion, le pouvoir, la situation des femmes dans le pays, le photographe fidèle à sa pratique de la beauté, propose une programmation visuelle par la bande.
Le beau reste bien le souci majeur de ce projet : celui qui peut se percevoir en glissant dans l'"intimité" des lieux publiques par delà de la muraille idéologique pour peut qu'on soit, comme Weir, capable de le traquer. Exit ici les signifiants les plus visibles (mosquées, maisons). Tout tient le plus souvent d'une approche de détails. Ils sont moins des exceptions qui pourraient s'imaginer.
L'éros est là. Harley le traque à travers certaines vitrines ou avec celles dont il sait partager les confidences non seulement "parlées" mais ostensiblement visuelles par leurs parures. La volupté est prégnante. Et même si le photographe restait sous surveillance il a su offrir des visions magiques de l'intimité. Un foulard, un pied suffisent à suggérer désir et frustration. Dans ce superbe livre, le premier écrase le second.
Jean-Paul Gavard-Perret
Harley Weir, "Iran", coll. "Fashion Eye", Louis Vuitton éditions, 2018.
12:00 Publié dans Culture, Images, Politique, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
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