28/05/2018
Anna Bambou et les bouts de monde
Anna Bambou (deux femmes se cachent sous ce nom) signale dans cette exposition que le temps passe sans vraiment passer. Une quête perpétuelle suit son cours comme si les deux créatrices étaient terrifiées par l’opération même de voir et qui pourrait jeter en face d’elle le regard qu’elle continue de chercher.
Pour autant elle poursuit et jette un regard envoûtant sur le visible là où voir et être vu se rencontrent à mi-distance dans des lieux anonymes de villes presque improbables et sur le rebord de la fenêtre étroite des évènements.
Toute une activité qui peut se nommer d’amoureuse - en activité et passivité - suit son cours. Au regard médusant répond la nuit d’une aussi longue absence. Mais Anna Bambou contraint le regardeur à voir ce qui est tout en n’étant pas. Celui-ci attend le regard d’une Diane traquée depuis longtemps par ses deux chasseresses qui transforment le voyeur lui-même en cerf d’une forêt des songes.
Jean-Paul Gavard-Perret
Anna Bambou, « L’effet d’hiver », Festival photo dans Lerpt, du 2 au 10 juin 2018.
14:13 Publié dans Femmes, Fiction, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
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