18/12/2017
Cig Harvey : ces petits riens qui font tout
Pratiquant un réductionnisme assumé la photographe Cig Harvey n’a pas besoin de contextualiser ses sujets pour les faire briller. Ne restent que des situations souvent surprenantes et essentielles. En cette perte d’amarres la photographie n’erre pas pour autant : elle retient le réel par petits bouts d’attention.
C’est plein d’alacrité, d’humour, de tendresse. C’est aussi un moyen d’éviter de porter sur un « point de vue » un simple regard distrait et d'y plaquer de l'émotion factice. Se crée une expérience originelle où l'œil est ému par l'impact de ce qu’il perçoit.
L'oeuvre photographique transforme le réel selon des jeux de lignes et de couleurs. La créatrice aère plus qu’elle ne remplit l'espace selon une rythmique particulière. Moins peut-être celle de la vie que de la poésie des petits riens, des choses vues ou scénarisées. S’impose un tempo qui décompose le réel par l'assaut réitéré de ses « morceaux ». Ils vibrent dans le vide comme les notes acérées et agiles de Wes Montgomery.
Jean-Paul Gavard-Perret
17:03 Publié dans Femmes, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
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