17/09/2017
Thésée et les mots du silence
La collection « Apostilles » permet d’évoquer ce qui ne peut se dire. Tout reste sur le sceau du secret puisqu’en absence de texte, seul ce qu’il en reste – à savoir ses notes «critiques» - crée des béances dans l’anonyme afin de suggérer quelque chose de plus substantiel que les mots eux-mêmes. De telles incidences à l’absence permettent le passage et le partage du tout.
A cause de leurs racines et de l'énigme de leur écorce- marge d'opacité où peu à peu la transparence instruit – les notes unissent à l'arbre de vie du vide ou - si l’on préfère - le goût d'une vérité unique au nom d’un tronc commun via un flux venu ici, selon ce qu’en écrit Thésée, des lieux d’extrême orient.
La crête des citations permet de ne pas penser la fixation de manière banale. Elle blesse le ciel de la pointe de sa tendresse. L’apostille permet donc de revenir à ce qui est tu dans un discours nu. Quoi de plus stable qu’un tel déploiement ?
Au tronc, sont préfèrés ses rhizomes toujours premiers. Il convient de suivre les directions qu’en trace implicitement Thésée. Se livrant à un exercice de paradoxal silence elle évoque l’éveil comme une plainte presque religieuse qui rapproche l’éloignement de la proximité selon un rapport confondant.
Jean-Paul Gavard-Perret
Thésée, «Une voix de passage », coll. Apostilles, Danielle Berthet, Aix les Bains, 2017.
10:14 Publié dans Femmes, Images, Lettres, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.