17/08/2017
Rachel Hemm s'amuse - ou presque
Modèle - mais bien plus - Rachel Hemm scénarise la vie, c'est comme si son corps devenait toupie pour lancer des questions pleines d'arômes et d'effluves étranges. A travers ceux qui la scénarisent elle s'invente des doubles et se propose en anacoluthes de réalité. Un certain aveu se lit sur les caresses qu'elle donne à l’invisible : ce que s'y dévoile devient indispensable. Mais comme sans y toucher. Chaque prise réinvente un fantôme. Il murmure un secret pour délivrer de la nuit.
La voici investie d’un "devoir" : porter le feu dans l’âme des vivants blessés par la détresse. Nu son corps n'est jamais dépouillé de fantaisie, il oscille comme incrédule dans diverses situations et jeux. Mais parfois de manière frontale et interrogative. Parfois tel un insecte le corps "obscène" et doux défroisse ses ailes ou à l'inverse elles sont prises dans des cordes: l’ombre y met sa lessive à sécher.
Chaque fois le portrait s’enivre d'un "je ne sais quoi". Il stabilise le temps à travers ce que les êtres rêvent de montrer sans l'oser. Rachel Hemm s’en sustente. Si bien que face à elle il n’est plus question de tourner en rond. Quelque chose frissonne à l’unisson d'angoisses soudain plus transparentes mais qui ont la politesse de ne jamais se dire. Généreuse l'artiste laisse le champ libre à l'interprétation.
Jean-Paul Gavard-Perret
Photos : Frad Chapotat, Christophe Buffetrille et Xavier Raby.
15:22 Publié dans Femmes, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
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