26/04/2017
Lauren Greenfield : douteuses exhibitions
"Generation Wealth" est la première monographie sur la photographe et réalisatrice américaine Lauren Greenfield, primée au festival de Sundance en 2012 pour « The Queen of Versailles ». Magnifique et cruel, le film illustre l’existence de Jackie et David Siegel, propriétaire de la chaîne « Westgate Resorts » et de la plus grande et plus chère maison des Etats-Unis qu’ils ont modestement nommée « Versailles »... Lauren Greenfield est toujours fascinée par l’obsession pathologique pour la richesse. Les espoirs de beauté, de fortune et de notoriété sont les résultantes d’un consumérisme de plus en plus ravageur dont la photographe souligne les stigmates.
Dans ce but elle a « monté » sa monographie sous forme de narrations de 650 photographies aux couleurs saturées et aux figures baroques. Elles répondent à 150 interviews des personnages photographiées. D’où une chronique délirante de la société du nouveau millénaire telle qu’elle se découvre principalement sur les côtes Est et Ouest des Etats-Unis. Mais ce matérialisme cavaleur, ce besoin de célébrité sont devenus les parangons d’une société mondialiste dont les repères et valeurs sont l’argent et son ostentation.
Se découvrent les coulisses des pitoyables concours de beauté, les maisons des oligarques russes et des nouveaux riches chinois. Ils se prennent pour une élite parce qu’ils croulent sous des biens aussi laids que rococos. Au passage l’artiste n’oublie pas de faire état de certains projets pharaoniques qui - faillites aidant - sont réduits au rang de ruines. Ce qui, somme toute, est (presque) rassurant.
Jean-Paul Gavard-Perret
Lauren Greenfield, « Generation Wealth », Phaidon Editions, 2017, 70 E., 504 p.
09:59 Publié dans Culture, Economie, Femmes, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Il est où le bonheur dans toutes ces ostentations ?
A chaqu'un de le chercher et le trouver (peut-être) avec ses propres moyens.Même ainsi,rien est sûr...
J'aime votre analyse JPGP
Écrit par : Carreira | 26/04/2017
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