10/11/2016
John Donica : bonjour tristesse
L’univers de John Donica ondule entre le rêve et la réalité, l’ombre et la lumière. Parfois fantomatiques les femmes semblent subir un sort fait de tristesse habilement cadrée dans une narration où le corps reste la référence. Mais il est en voie de se défaire au sein d’une luminosité paradoxale.
Chaque prise est le fruit d’une longue patience afin qu’une immanence en jaillisse. L’épreuve est un bloc d'espace-temps, une coupe instantanée ou un fondu au presque noir. Cette variation et cette mobilité impliquent elles aussi du temps. Celui-ci enveloppe les personnages au devenir incertain diffusé de manière intense avec parfois un déplacement dans l'espace de la photographie et ce qu’il diffuse en tous sens et en toute direction.
Surgissent des mouvements de translation. L’immanence redouble d’une photographie à l’autre dans une collection prégnante d'espace-temps. Chacune peut être considérée comme une coupe mobile là où le temps apparent « mort » reste néanmoins vivant par une série d’écarts entre le mouvement que l’image reçoit et celui qu’elle rend.
Ce dernier compte le plus sans doute. Il crée la présence d’une anticipation qui semble pratiquement advenue. Ce mélange de temps donne à l’œuvre son caractère particulier entre le plus appuyé et le plus ineffable.
Jean-Paul Gavard-Perret
18:56 Publié dans Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
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