14/05/2016
Silvia Velazquez : l’abstraction vitale
Silvia Velazquez, "Life" Art-Flon, Lausanne, 27-28 mai 2016.
« l’absence aussi difficile à nier qu’à affirmer » (Borgès)
Silvia Velazquez exclut toute intimité surfaite de ses œuvres. Elle la dérobe ou l’enrobe dans une visibilité géométrique qui rappelle parfois des mandalas. Mais elle les arrime néanmoins à une vision plus matérialiste, architecturale. Tout ce qui est débridé rentre dans des systèmes de perfection graphique. Face au leurre de l’évidence l’artiste propose ses images mentales où la seule rébellion demeure le secret. Et c’est ce qui rend plus puissant de tels « murs » d’images dont l’émotion n’est pas absente.
Tout fonctionne sur le primat des régimes et des dispositifs de visibilités sur les façons de voir et de percevoir. Le secret demeure dans l'ombre nécessaire sous la lumière créée de toute pièce et qui n'apparaît qu'en fonction de l’assemblage des formes et des lignes. Le "quant à soi" demeure la nécessité ou condition vitale de l’œuvre, son langage obligé. Il reste le ferment réactif contre les images connues et reconnues et les idées reçues. Aux volutes des rêves fait place une nécessité d'affirmer dans une rhétorique qui n’a rien de spéculaire : elle met en exergue néanmoins une expérience vitale majeure.
Ce qui est caché dans le réel reçoit par l’abstraction une plus value car c’est le moyen de se dégager de choses, de les laisser sur le bas côté afin que surgisse une intensité, un partage, un appel à une complémentarité totale en actualisant un possible excessif. Le mystère demeure fascinant par son impeccabilité plastique. Celui-ci est bien sûr celui que le titre de l'exposition affiche : la "vie" - sans laquelle l'art n'est rien.
Jean-Paul Gavard-Perret
15:54 Publié dans Femmes, Images, Suisse, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0)
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