30/04/2015
Jonas Marguet : dressoirs d’impeccabilité
Jonas Marguet règne en maître sur le domaine des ombres qu’il rase à sa main ou à ses appareils. Plus que doué le jeune créateur traite commandes marketing et œuvres de créations avec le même soin et la même poésie. Et ce n’est pas un hasard si les marques de luxe font appel à lui. En chaque objet il révèle des présences, une poésie que se révèlent par les clartés furtives qui s’accrochent à la saillie ou à la nervure d’une aile d’acier ou d’un tube d’onyx. Ses photographies prennent les lueurs d’étain de l’aube ou les accents cuivrés du crépuscule. L’artiste donne au rêve prétexte et nourriture. Au rêve mais aussi à la réalité.
Entre chien et loup, comme entre la lèvre et le baiser, le Lausannois tel un Yadwigha masculin déploie ses créations pour que s’engourdissent les sens communs. Pourtant l’artiste n’ignore rien de ce qui en chaque objet ou présence va connaître l’abandon. Mais il trouve le moyen de réenchanter les choses et les temps. Du réel il relâche les mailles de la vigilance. La poésie se redresse. Elle plante ses graines telles des fantômes aussi durables que réels. Puis, rentrant chez lui il ira regarder Lost in Translation pour Scarlett et Bill. Mais pour Sofia aussi. Dont il n’est pas si loin.
Jean-Paul Gavard-Perret
12:32 Publié dans Images, Suisse, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0)
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