02/04/2015
Sylc : mondo cane
Face au mensonge et à l'inanité de la fausse évidence qui épuisent le monde au lieu de le montrer, le rouge incandescent des « monstres » de Sylc permettent de créer un chiasme. Il concentre en un duo étrange l’être et la bête loin de l’intrusion trop réaliste. De l’humanisation charnelle est conservée non pas la chose mais son dedans. Le rouge devient le portant intérieur de l’être et de son rapport au monde. Il introduit une force d'abstraction pour atteindre des effets sensoriels plus profonds que ceux du vérisme faussement flagrant et purement reprographique.
Sylc devient la géographe particulière du corps. Elle englobe les phénomènes physiques, biologiques et humains qui surviennent lorsque le chien s’en empare selon des topographies qui égarent. S’instruisent des « viols » particuliers, des intrigues étranges. Des parties se jouent dans le corps mais elles demeurent énigmatiques. La peinture montre mais plus encore dissimule. Son contenant caché la détermine selon des courbes de niveau très douces, à peine perceptibles par endroits, et qu’on imaginait improbables. Là où le rouge est mis, la femme est renvoyée à ce qui dépasse son destin biologique par la présence grossissante du chien. Demeure néanmoins la vie avec ses mouvements contraires, son dynamisme, ses échecs et ses bonheurs.
Jean-Paul Gavard-Perret
12:40 Publié dans Femmes, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
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