13/11/2014
Les mutations farcesques d’Ursula Knobel
Puisant son imaginaire dans les matériaux du réel Ursula Knobel les remodèle à sa main, le plus souvent au moyen du médium le plus simple : le dessin. La célébration plastique devient néanmoins un rituel poétique totalement décalé. L’artiste ne cesse de prendre à revers la représentation du monde et la perception du spectateur en une approche à la fois naïve et conceptuelle, minimaliste et faussement désinvolte. L’artiste s’oppose à toutes les arrogances par ses déphasages. Le dessin se met à chanter pompette. Le pestilentiel du quotidien est transformé en fragrances « pistil en ciel » en des jardins dont nul ne peut ressortir en détresse. Le soleil y tape dur comme un boxeur. L’ère de la renonculacée n’y est jamais retardée. La force démystificatrice fonctionne à plein régime, en toute simplicité et en une indignation discrète. L’ironie fait le reste. Et le fait bien. Au besoin Ursula Knobel forge le faux afin d'exalter l'artifice. Plus besoin de prendre la fuite, de se jeter dans le Rhin pour quitter la Suisse. Mieux vaut attendre, devant chaque image proposée par l’artiste, qu’elle nous jette dehors comme le ferait un patron de bistro.
Jean-Paul Gavard-Perret
11:21 Publié dans Femmes, Humour, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0)
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