15/10/2014
Comme le citron sur une huître : Jean Fontaine
Jean Fontaine, Galerie 2016, Neuchatel.
Tous les êtres vivants ou de bronze cherchent quelque chose : l’écureuil : des noisettes, la mouette : Tchékhov, Poe : le corbeau, Laurel : Hardy et les femmes de Fontaine un moteur ou une « animalité ». Cette moitié pourtant ne leur manque pas vraiment. Néanmoins l’artiste les fait fondre de plaisir afin d’inventer un couple en fusion signe soit d’une grande détresse, soit d’un espoir fou. D’où l’intérêt de tels hybrides. Ils secouent les images que l’on croyait sûr, ébranlent la forteresse des certitudes. Chacun en sort un peu groggy conscient d’avoir entrevue la dangerosité de l’amour et le malaise dans la civilisation et l’identité.
Mais de telles statues ressemblent à des adoucisseurs d’eau de nos rigidités. L’eau devient oh ! tant nous sommes surpris. L’autre devenu animal ou machine échappe à nos prises et nos abîmes. Cela ressemble à du citron sur l’huitre. Comme elle on frissonne. Surtout lorsque dans leur tendre indifférence de telles créatures semblent demander : « Et vous quelle bête vous habite, quel moteur vous pousse ? ». Néanmoins pas question - même si ça ne tourne pas rond - de leur demander un moindre piston.
Jean-Paul Gavard-Perret
08:15 Publié dans Humour, Images, Suisse | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Excellent ce qui prouve bien que ce cher Monsieur de La Fontaine encore vivant aurait de quoi fabuler sur la stupidité humaine
Très belle journée pour Vous Monsieur
Écrit par : lovsmeralda | 15/10/2014
Le travail de cet artiste à partir du corps de la femme est intéressant...
A suivre à la Galerie 2016 dès le 1 novembre 2014.
Écrit par : Amateur | 21/10/2014
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