28/11/2013
Les confrontations de Flynn Maria Bergmann et Delphine Sandoz
Delphine Sandoz et Flynn Marie Bergman, « Sans titre », E.S.F ART+DESIGN, Lausanne, du 4 au 20 décembre 2013.
Flynn Marie Bergmann, « Fiasco FM », coll.Re-Pacific, editions art &fiction, Lausanne, 128 pages, 21 €.
Delphine Sandoz et Flynn Maria Bergmann vivent et travaillent à Lausanne. Tous deux passent du collage à la peinture, du dessin au transfert sur les pages des livres qu’ils vénèrent. Pour l’exposition à l’E.S.F. Art + Design ils proposent une toile immense. Elle situe leurs expériences en une approche « gestuelle » dans laquelle deux expériences se confrontent et s’appellent en un dialogue créatif. En ce « Delflynn » se dessine à tout les sens du terme une poussée artistique double jusqu’à l’élaboration d’une œuvre où tout est permis.
La Lausanoise Delphine Sandoz trouve chez Flynn Maria Bergmann un alter ego. L’Américain qui s’est encanaillé dans les des bouges américains avant d’enseigner dans une école de dessins fut formés aux arts visuels et influencé par les créateurs de la Beat Generation . Il est devenu le poète capable de mêler choses vues, blasons érotiques et graffitis. Son « Fiasco FM » envoie 112 poèmes en proses superbe, simple, douloureux. C’est pour l’auteur un moyen de se faire du mal et de se sauver par morceaux. Chaque texte tente de réinventer l’amour et d’organiser son désordre. Même si comme Sœur Anne, Flynn Maria Bergmann ne vit jamais rien venir avant de rencontrer Delphine Sandoz.
A deux ils réalisent ce poème optique où ovulent des corps mais en un univers physique et mental « chaosmique ». Entre Delphine Sandoz et Flynn Maria Bergmann se produit l’éclosion d’un monde. Il s’éparpille entre le ludique et le sérieux. La peinture dans ses méandres remonte le fleuve du réel, va jusqu’aux affluents du songe. Le monde perd son visage pour mieux le retrouver. Certes le couple aussi ironiquement démoniaque que mélancolique ne caresse aucune illusion sur les misérables miracles de l’art, de la poésie et de l’amour. Néanmoins dans leur étrange bastringue ils créent de merveilleux tropismes et des voyages suspendus dans des transits qui tentent de sauver le monde des naufrages.
Jean-Paul Gavard-Perret
09:18 Publié dans Images, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0)
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